Le mécanisme de l’article 4 de l’OTAN
Dans la nuit du 9 au 10 septembre 2025, la Pologne a signalé 19 violations de son espace aérien par des drones en provenance de Russie et de Biélorussie. Trois appareils ont été détruits par ses forces armées. Face à ces événements jugés non accidentels, le gouvernement polonais a demandé l’activation de l’article 4 de l’OTAN, une clause qui organise des discussions entre pays membres lorsque la sécurité de l’un d’eux paraît menacée.
L’article 4 du Traité de Washington prévoit que les États de l’OTAN se consultent lorsqu’un membre estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est en danger. Selon L’Express, ce texte oblige l’Alliance à engager un dialogue politique, mais n’impose pas une réponse militaire, contrairement à l’article 5 qui consacre la défense collective.
Ces consultations sont organisées au sein du Conseil de l’Atlantique nord, qui réunit les ambassadeurs des 32 États-membres. Elles peuvent aboutir à un renforcement de la posture défensive, à un partage accru de renseignements ou à un soutien logistique ciblé, selon Le Point. L’OTAN a déjà utilisé ce mécanisme à huit reprises depuis 1949, souvent dans un contexte de tensions avec la Russie.
Les raisons de la décision polonaise
Pour Varsovie, l’ampleur des incursions constitue une menace directe. 19 violations ont été recensées, dont certaines ont provoqué des dégâts matériels, notamment dans la région de Lublin où un bâtiment résidentiel a été touché par des débris, d’après Le Monde. Le ministre des affaires étrangères Radoslaw Sikorski a affirmé : « Nous n’avons aucun doute sur le fait que ce n’était pas accidentel », dénonçant « un cas d’attaque sans précédent ».
De son côté, Moscou a rejeté toute intention hostile. Le ministère de la défense russe a déclaré qu’« il n’y avait aucune intention d’attaquer des cibles sur le territoire polonais ». Malgré ce démenti, le Premier ministre polonais a estimé que son pays faisait face au risque le plus élevé d’escalade militaire depuis la Seconde Guerre mondiale, selon Reuters.
Quelles suites possibles pour l’Alliance
La réunion du Conseil de l’Atlantique nord qui s’est tenue à la demande de la Pologne doit permettre d’évaluer la situation. D’après Notes from Poland, Varsovie espère obtenir un soutien politique ferme, mais aussi un renforcement de la présence militaire de l’OTAN sur son territoire. Plusieurs alliés ont déjà exprimé leur solidarité et assuré que la sécurité du flanc est restait une priorité.
Selon Euronews, l’article 4, bien qu’il ne déclenche pas automatiquement une action armée, peut conduire à une intensification des mesures de dissuasion. Cela peut passer par la mise en alerte accrue des défenses aériennes ou par un déploiement renforcé de moyens alliés en Europe orientale. Le secrétaire général de l’Alliance a indiqué que les défenses aériennes demeuraient « en permanence prêtes à agir ».