Nouveau service militaire : Emmanuel Macron détaille son projet volontaire



Publié par Jehanne Duplaa le 27 Novembre 2025

Lors d'une allocution stratégique à Varces, Emmanuel Macron a détaillé les contours d’un nouveau service militaire volontaire, symbolisé par un retour assumé à l’esprit de défense. Avec un dispositif recentré sur le territoire national et pensé pour répondre aux tensions géopolitiques actuelles, le chef de l’État entend imposer une rupture, tout en promettant un cadre strictement volontaire et entièrement rénové.



Le 27 novembre 2025, depuis la base de la 27ᵉ brigade d’infanterie de montagne à Varces-Allières-et-Risset, Emmanuel Macron a dévoilé les fondations du nouveau service militaire, une réforme majeure qui doit remplacer le Service national universel. Présenté comme une réponse directe à l’accélération des menaces extérieures, ce dispositif place au centre la jeunesse de 18 à 19 ans et ambitionne une montée en puissance progressive dans le paysage militaire français.

Un service militaire volontaire recentré sur la défense du territoire

Une transformation assumée par Emmanuel Macron

Dans son allocution, Emmanuel Macron a introduit la réforme en soulignant « la transformation du service national universel vers une nouvelle forme », selon les propos rapportés par Public Sénat. Ce changement marque un virage clair, puisque le président a insisté sur le caractère non obligatoire du futur service militaire, reprenant sa déclaration selon laquelle « il ne s’agit pas de rétablir la conscription, qui ne serait plus adaptée aux besoins d’aujourd’hui », rapportée par Reuters. Grâce à cette précision, le chef de l’État cherche à dissiper toute ambiguïté alors que les débats publics autour de la conscription refont surface régulièrement.

En expliquant son projet, Emmanuel Macron a rappelé que « ce nouveau service militaire d’une durée de dix mois sera uniquement sur le territoire national », selon Le Monde. Cette orientation a été confirmée par ses propos cités par France 24, par lesquels il souligne que « ce n’est pas un dispositif pour envoyer notre jeunesse en Ukraine ». Par cette mise au point, le président anticipe les inquiétudes d’une partie de l’opinion et fixe un cadre strict : service volontaire, limité à la métropole et destiné à renforcer la défense intérieure, autant d’éléments articulés pour maintenir une ligne politique lisible.
Un dispositif volontaire structuré autour de dix mois de formation et d’engagement

Le nouveau service militaire reposera sur dix mois d’engagement, structurés en deux phases clairement définies. D’abord, une formation initiale d’un mois, comme le précise AP News, permettant aux volontaires d’acquérir les fondamentaux militaires et l’endurance nécessaire. Ensuite, une immersion de neuf mois au sein d’unités opérationnelles où, selon l’agence américaine, les jeunes participeront aux mêmes tâches quotidiennes que les militaires d’active, mais sans projection extérieure. Grâce à cette organisation, l’exécutif veut offrir une expérience complète, sans pour autant s’approcher des missions les plus dangereuses.

Au terme de cette période, les volontaires intégreront automatiquement la réserve opérationnelle. Cette précision confirme la volonté du gouvernement d’inscrire ce service militaire dans un schéma global de renforcement de la réserve, dont les effectifs doivent passer de 40 000 à 100 000 personnes d’ici 2030 selon Reuters. Ce continuum entre service volontaire et réserve permet à l’État de structurer progressivement un troisième pilier, complémentaire aux forces d’active et aux réservistes actuels.


Un outil stratégique face à un environnement international sous tension

Une réponse directe à l’accélération des menaces extérieures

En justifiant la mise en place de ce service militaire, Emmanuel Macron a évoqué « des menaces qui s’accélèrent ». Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et par les tensions persistantes avec la Russie, l’exécutif estime nécessaire de renforcer les forces mobilisables. Economic Times souligne que cette réforme doit s’inscrire dans un environnement géopolitique incertain, où l’Europe doit augmenter ses capacités de défense sans délai. Par ailleurs, l’Élysée insiste sur le « caractère structurant » de cette réponse.

L’ambition démographique du projet vient compléter ce diagnostic. Pour la première année, Le Monde indique un objectif de 3 000 volontaires, avec une montée à 10 000 autour de 2030 et, selon l’édition internationale du Monde, jusqu’à 50 000 volontaires annuels à l’horizon 2035. Cette projection correspond à une échelle rarement atteinte depuis la suspension du service national en 1997. Elle traduit une volonté claire : dotant la France d’un réservoir opérationnel large et structuré, le président envisage de renforcer la capacité de mobilisation interne de manière durable.
Un investissement significatif et un repositionnement complet de la jeunesse

Le chantier financier est également conséquent. AP News rapporte un investissement estimé à 2 milliards d’euros pour le lancement complet du service militaire, auquel s’ajoute une ambition budgétaire globale portée à 64 milliards d’euros annuels pour les armées d’ici 2027. Grâce à cet effort, l’exécutif souhaite absorber l’arrivée de plusieurs milliers de jeunes par an, en leur assurant des conditions d’hébergement, d’instruction et d’encadrement compatibles avec les standards militaires actuels.

En parallèle, la rémunération mensuelle des volontaires oscillera entre 900 et 1 000 euros. Ce montant vise à permettre aux jeunes, souvent en transition entre études et emploi, de s’engager sans contrainte économique excessive. Par ailleurs, l’Élysée met en avant une « forte appétence » pour l’engagement en uniforme, reflet d’un mouvement profond qui touche une partie de la jeunesse française.

Dans ce cadre, le chef de l’État veut faire de ce service militaire un « acte de confiance envers la jeunesse », comme l’a formulé l’Élysée, cité par Public Sénat, tout en posant les bases d’un projet orienté vers 2027 et au-delà.


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