Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, a comparu lundi par visioconférence depuis la prison de La Santé à Paris pour demander sa libération conditionnelle. Il a déclaré que ses trois semaines en détention avaient été « très éprouvantes » et un véritable « cauchemar ». Il a tenu à rendre hommage au personnel pénitentiaire, qu’il a décrit comme « exceptionnellement humain » et qui a rendu cette épreuve « supportable ».
L’ancien président est entré à la prison de La Santé le 21 octobre après sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement par un tribunal de Paris pour « association de malfaiteurs » dans le cadre d’un financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi.
Lors de la Visio-conférence, Sarkozy a déclaré :
« Je n'ai jamais eu d'idée ou d'intention de demander à M. Kadhafi une quelconque sorte de financement... Je n'avouerai jamais quelque chose que je n'ai pas fait... Je n'ai jamais imaginé qu'à 70 ans, je serais en prison. C'est une épreuve qui m'a été imposée. J'avoue que c'est difficile, c'est très difficile. Cela laisse une marque sur n'importe quel prisonnier parce que c'est épuisant. »
Pour sa sécurité, il a été détenu en isolement dans une cellule individuelle d’environ neuf mètres carrés, équipée de sa propre douche et de ses toilettes, deux agents occupaient la cellule voisine pour sa sécurité. Selon le magazine Le Point, il aurait refusé de cuisiner ou de manger les repas fournis par la prison et se serait nourri principalement de yaourts, par crainte que la nourriture ne soit altérée.
Le tribunal d’appel de Paris a accordé lundi à Sarkozy la possibilité de purger le reste de sa peine à domicile, sous contrôle judiciaire strict. Il ne pourra ni quitter le territoire français, ni entrer en contact avec d’autres personnes impliquées dans l’affaire, ni communiquer avec des agents du ministère de la Justice.
Pendant ses semaines en détention, son compte sur les réseaux sociaux a publié une vidéo montrant de nombreuses lettres et colis reçus, dont certains contenaient un collage avec une tablette de chocolat ou un livre. Le compte annonçait que « aucune lettre ne restera sans réponse » et que « la fin de l’histoire n’est pas encore écrite ».
Nicolas Sarkozy est le premier ancien chef d’État d’un pays de l’Union européenne à purger une peine de prison et le premier président français d’après-guerre à être incarcéré. Son procès et la suite de l’appel marquent un tournant historique dans la justice et la politique française.