Marcel Franck, ancien combattant, s’est éteint à l’aube de ses 100 ans



Publié par Adélaïde Motte le 2 Décembre 2025

Figure locale de la mémoire militaire, Marcel Franck, ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale et dernier survivant de la libération de Châteaubriant, vient de mourir juste avant ses 100 ans. Son parcours mêle engagements clandestins, devoir de transmission et présence indéfectible aux commémorations.



Un ancien combattant forgé par l’été 1944

En 1944, alors que la guerre frappe durement la Bretagne, Marcel Franck n’est encore qu’un adolescent. Pourtant, à 19 ans, cet ancien combattant s’engage sans hésiter dans la défense passive à Rennes, ville régulièrement ciblée par les bombardements alliés. Il participe alors au déblaiement, au secours aux civils et au transport de plis sensibles. Son rôle de messager l’amène souvent jusqu’à Châteaubriant, où il porte aide et informations à des familles de prisonniers. Cette activité quotidienne, menée dans un climat de tension permanente, le conduit progressivement vers la Résistance.

La bascule survient au cœur de l’été 1944. Alors que la ville attend l’avancée des forces américaines, le jeune homme prend part à des missions urgentes d’identification, de secours et parfois d’extraction des corps. « J’étais engagé volontaire pour la défense de la ville… On travaillait jour et nuit pour sortir des cadavres des wagons », confiera-t-il bien plus tard, un témoignage rapporté par la presse locale. Ce souvenir terrible, qu’il racontait rarement, illustre l’expérience brutale qu’affronta cet ancien combattant avant même la libération de Châteaubriant, survenue le 4 août 1944 avec l’arrivée de la 4ᵉ division blindée du général Patton.

Un témoin précieux jusqu’à son dernier souffle

Sa présence aux commémorations était devenue, au fil des années, un symbole local autant qu’un repère pour les acteurs de la mémoire militaire. Lors du 81ᵉ anniversaire de la libération de Châteaubriant, célébré le 4 août 2025, Marcel Franck était encore présent. Il était alors le plus ancien membre de la section locale de l’Union nationale des combattants et représentait, à lui seul, cette génération dont les récits façonnent la compréhension militaire et historique de la Deuxième Guerre mondiale. Sa participation, malgré son âge, témoignait de la volonté constante d’un ancien combattant de transmettre, d’expliquer et de rappeler.

Quelques semaines plus tard, la nouvelle de sa mort a suscité une profonde émotion. Pour les militaires, les associations mémorielles et les habitants, sa disparition signifie la perte du dernier témoin direct de la libération de la ville. Toutefois, son témoignage demeure. 

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