MILIPOL 2025 : les huit entreprises israéliennes finalement réintégrées ?



Publié par Jehanne Duplaa le 12 Novembre 2025

Annoncée par plusieurs médias comme un signe d’exclusion, la supposée interdiction de huit entreprises israéliennes au salon MILIPOL 2025 a finalement été levée. Selon des sources concordantes, la France a confirmé leur participation, dissipant une rumeur qui a pris des proportions politiques.



Le 11 novembre 2025, plusieurs médias ont rapporté que la France aurait interdit à huit entreprises israéliennes de participer au salon MILIPOL, prévu à Paris du 18 au 21 novembre. Cette information, relayée par WAFA et reprise sur les réseaux sociaux, laissait entendre un boycott partiel d’Israël. Quelques heures plus tard, Ynet News et The Times of Israel ont confirmé l’inverse : après clarification diplomatique, ces sociétés ont obtenu le feu vert des autorités françaises. En réalité, Israël participera pleinement à MILIPOL, dans le cadre réglementaire habituel.

Une interdiction d’abord évoquée par les médias régionaux

L’affaire commence avec un reportage de Channel 12, repris le 11 novembre par l’agence palestinienne WAFA, affirmant que « la France a interdit à huit entreprises israéliennes de participer au salon sur la sécurité ». Le chiffre de huit est précis : il s’agirait de sociétés opérant dans les domaines de la cybersécurité et de la surveillance, secteurs sensibles dans le contexte du conflit à Gaza. Selon WAFA, la décision française aurait été motivée par des « considérations politiques ».

Mais dès le lendemain, plusieurs médias israéliens contestent cette version. The Times of Israel cite une source diplomatique indiquant que Paris avait seulement demandé un réexamen technique des dossiers de ces sociétés, sans interdiction définitive. Ynet News confirme que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a reçu « l’assurance que toutes les entreprises israéliennes pourront participer au salon ». L’expression a été interprétée par certains comme un recul de la France, alors qu’il s’agissait en réalité d’une validation administrative classique.


Une clarification diplomatique qui change la lecture du dossier

The Times of Israel rapporte que la France n’interdit aucune entreprise israélienne à condition que ses produits respectent les règles de conformité. Autrement dit, les huit sociétés évoquées ont été réintégrées après vérification de leur documentation technique. Aucun boycott, aucune mesure discriminatoire n’a été décidée.

Le salon MILIPOL, organisé par le ministère français de l’Intérieur, applique des critères stricts à tous les exposants étrangers. Les matériels présentés doivent répondre aux normes européennes de sécurité et de transparence sur l’usage final. Une procédure de contrôle peut donc retarder l’accréditation d’une entreprise sans impliquer d’exclusion. Cette nuance, mal comprise par certains médias, expliquerait la confusion initiale.

Selon Ynet News, « les huit sociétés israéliennes mentionnées précédemment seront bien présentes au salon MILIPOL ». Cette affirmation met fin à la controverse, confirmant que la participation israélienne est complète. De son côté, WAFA n’a pas publié de rectificatif, maintenant une version désormais infirmée par plusieurs sources diplomatiques.


Un emballement révélateur du climat médiatique autour d’Israël

La séquence MILIPOL illustre la vitesse avec laquelle une information partielle peut se transformer en rumeur politique.  Toute décision administrative impliquant une société israélienne est immédiatement interprétée comme un signal diplomatique. Dans les faits, la France a maintenu sa position traditionnelle : un cadre technique, non politique, pour l’accès au salon MILIPOL.

Les organisateurs rappellent que l’événement réunit plus de 1 000 exposants de 55 pays et qu’aucune nation n’y fait l’objet d’un traitement différencié. Les huit sociétés israéliennes, désormais confirmées, présenteront leurs technologies aux côtés de grands groupes européens et américains. Cette issue conforte la coopération industrielle entre la France et Israël, tout en soulignant la nécessité d’une prudence accrue dans la diffusion d’informations non vérifiées.


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