Le T-7 en tête pour remplacer l’avion d’entraînement Hawk de la RAF



Publié par Aurélie GIRAUD le 19 Novembre 2025

Au Royaume-Uni, le programme de remplacement de l’avion d’entraînement de la Royal Air Force franchit une étape décisive. Alors que l’industrie cherche à moderniser la formation des pilotes de chasse, le trio BAE Systems–Boeing–Saab avance une offre structurée autour du T-7, un avion présenté comme la nouvelle référence du segment et au cœur d’un contrat stratégique pour la Défense britannique.



Un contrat structurant pour l’industrie de la Défense britannique

Le 18 novembre 2025 marque un tournant dans la modernisation de la Défense britannique : la coopération formalisée entre BAE Systems, Boeing et Saab ouvre la voie à l’introduction d’un nouvel avion d’entraînement avancé destiné à la RAF. Ce partenariat répond au besoin, inscrit dans la Strategic Defence Review 2025, de remplacer les Hawk T1 et Hawk T2, qui assurent actuellement la formation des pilotes de combat.

Le projet présenté par BAE Systems, Boeing et Saab ambitionne de réinventer le processus d’entraînement aérien au Royaume-Uni. Pour répondre à ce défi, les industriels ont proposé le T-7, un avion conçu pour s’intégrer aux futures capacités de la RAF et offrir un cadre de formation aligné sur les standards d’une aviation de combat moderne. Ainsi, le partenariat vise non seulement à renouveler une flotte vieillissante, mais aussi à renforcer la souveraineté industrielle du pays. D’ailleurs, BAE Systems a confirmé que l’assemblage final serait réalisé sur le sol britannique selon les informations publiées par FlightGlobal, ce qui garantit un ancrage fort pour l’industrie nationale.

Ce positionnement industriel s’appuie également sur une ambition stratégique. Selon Reuters, le marché mondial des avions d’entraînement militaire atteignait 2,8 milliards de dollars en 2023 et pourrait monter à 3,7 milliards de dollars en 2030, un volume en forte croissance qui ouvre des perspectives d’exportation. Cette dynamique renforce la crédibilité du consortium, déjà solidement implanté dans plusieurs segments de la formation aérienne. Le rôle central de BAE Systems dans le marché britannique offre en outre une continuité appréciée par la RAF, tandis que Boeing et Saab apportent leur expertise dans la conception du T-7. Comme l’a déclaré Bernd Peters dans un communiqué de Saab, « nous offrirons des solutions innovantes pour préparer les pilotes de la RAF aux chasseurs de quatrième, cinquième et sixième générations ».

Le T-7, un avion pensé pour la RAF et capable de supplanter le Hawk

Le cœur du contrat repose sur le T-7A Red Hawk, un avion déjà sélectionné par l’US Air Force et pensé pour répondre aux standards opérationnels des forces aériennes modernes. Son architecture modulaire, son cockpit numérique et son agilité en vol en font un candidat solide pour succéder au Hawk T2. Actuellement, la RAF exploite 28 appareils Hawk T2 selon AirDataNews, mais ces avions atteignent progressivement les limites de leurs capacités d’évolution. Puisque la formation doit anticiper l’arrivée de plateformes de combat de nouvelle génération, l’écart technologique se creuse et impose un changement rapide. De plus, la RAF pourrait avoir besoin de 22 à 25 avions d’entraînement avancé, voire jusqu’à 40 si l’on inclut les unités de démonstration.

Les industriels mettent en avant l’interopérabilité du T-7 avec les futurs systèmes de combat. Simon Barnes, de BAE Systems, explique qu’un tel partenariat permettra de présenter « une offre convaincante à la RAF et à nos clients internationaux », ajoutant qu’il s’agit d’une solution « au meilleur bénéfice de la nation », selon European Security & Defence. À ce pragmatisme opérationnel s’ajoute une vision technologique. Lars Tossman, représentant Saab, rappelle que le T-7 est « le meilleur choix pour la formation des pilotes » et constituerait un « successeur digne du Hawk pour les décennies à venir », selon UK Defence Journal.

L’autre atout majeur du T-7 réside dans sa capacité d’intégration à un système d’entraînement global. Defence-Industry.eu souligne que l’accord prévoit la mise en place d’une architecture « live-virtual-constructive » combinant simulation avancée et vols réels. Grâce à cette hybridation, les futurs pilotes entraîneront des scénarios modernes complexes, tout en maîtrisant les contraintes de coût liées à l’utilisation intensive d’un avion. Ce dispositif, déjà employé dans plusieurs forces aériennes, améliore la préparation aux missions réelles et optimise la transition vers les avions de combat de pointe. Le Royaume-Uni, qui prépare l’arrivée des futurs appareils issus du programme Tempest, y voit un avantage majeur pour consolider son avance dans la formation aérienne européenne.

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