Dans un contexte de tension croissante face aux activités navales russes, le Royaume-Uni et la Norvège ont signé un nouvel accord de défense visant à traquer les sous-marins russes et à protéger les infrastructures sous-marines stratégiques dans l’Atlantique Nord. Cet accord, fondamental, réaffirme la coopération militaire entre les deux États et prévoit une coordination navale sans précédent, pour répondre à la menace sous-marine russe, tout en renforçant la dissuasion alliée.
Un pacte inédit : le détail de l’accord
Le texte, baptisé Lunna House Agreement, prévoit que les marines britannique et norvégienne opèrent ensemble au sein d’une flotte interchangeable. Concrètement, les deux pays déploieront des frégates de type 26 (anti-sous-marines) en Atlantique Nord, pour surveiller les mouvements russes et sécuriser les voies maritimes, selon le communiqué officiel du gouvernement britannique.
Selon les termes de l’accord, la flotte commune comptera au moins 13 navires de guerre — dont 5 frégates livrées à la Norvège dans le cadre du contrat signé en septembre 2025. Ce contrat — d’une valeur de 10 milliards de livres sterling — constitue l’un des plus importants deals navals de l’histoire récente de la défense britannique, constate Forces News.
L’accord ne se limite pas aux frégates. Le Royaume-Uni s’engage également à rejoindre le programme norvégien de construction de navires de soutien offshore — des « motherships » — destinés à déployer des systèmes sans pilote (drones sous-marins), dédiés à la guerre sous-marine et à la chasse aux mines.
De plus, l’accord prévoit une coopération d’ensemble : entraînements conjoints, adoption par la marine britannique de missiles norvégiens, partage de munitions (torpilles), et wargaming commun.
Un contexte marqué par une menace sous-marine accrue
Ce rapprochement s’inscrit dans un contexte de forte montée des tensions navales avec la Russie. Le gouvernement britannique indique avoir détecté une augmentation de 30 % des navires russes menaçant les eaux britanniques au cours des deux dernières années.
Par ailleurs, l’accord vise explicitement à protéger les infrastructures critiques sous-marines — notamment les câbles et pipelines qui assurent les communications, l’électricité et le gaz. Ces infrastructures sont jugées vulnérables face aux capacités de la marine russe, ce qui motive la coopération renforcée entre Londres et Oslo.
Ainsi, l’accord constitue une réponse stratégique à ce que les deux États perçoivent comme un risque grandissant pour leurs intérêts vitaux en mer.
Vers une alliance navale durable au Nord-Atlantique
Ce pacte s’appuie sur une coopération de longue date entre le Royaume-Uni et la Norvège. Déjà partenaires au sein de la Joint Expeditionary Force (JEF) et de l’alliance atlantique, les deux États renforcent aujourd’hui leur lien autour d’un objectif concret : la capacité de mener des opérations anti-sous-marines coordonnées, à l’échelle de l’Atlantique Nord.
Par le biais du Lunna House Agreement, la coopération s’étend désormais sur le plan industriel (construction navale), opérationnel (flotte commune, drones, munitions), et logistique (immersion conjointe, soutien mutuel), selon les informations de UK Defence Journal.
Le pacte marque aussi un tournant dans la stratégie alliée : en unifiant leurs moyens navals, le Royaume-Uni et la Norvège entendent non seulement dissuader les opérations russes sous-marines, mais aussi sécuriser les infrastructures sous-marines vitales pour l’économie et la sécurité énergétique.
Un message fort adressé à Moscou et à l’OTAN
L’annonce de cet accord intervient alors que la menace sous-marine russe — et plus largement les tensions autour des infrastructures maritimes — est au cœur des préoccupations de l’OTAN et de ses alliés. En engageant une flotte commune, Londres et Oslo envoient un message fort : ils entendent protéger leurs intérêts, tout en renforçant le flanc nord de l’alliance.
Comme l’a déclaré le Premier ministre britannique : « Cet accord historique avec la Norvège renforce notre capacité à protéger nos frontières ainsi que les infrastructures critiques dont dépendent nos nations », rapporte Forces News.
Quant au ministre britannique de la Défense, il a insisté sur le rôle de la puissance navale et des alliances : « Dans cette nouvelle ère de menaces et face à l’intensification des activités russes dans l’Atlantique Nord, notre force réside dans la puissance militaire et dans la solidité de nos alliances. »
Ce pacte apparaît donc comme une stratégie proactive — combinant dissuasion, protection des infrastructures, et coopération avancée — pour faire face à ce que Londres et Oslo considèrent comme « la menace sous-marine russe ».