La France se prépare à un affrontement potentiel avec la Russie d’ici trois à quatre ans



Publié par Jean-Baptiste Le Roux le 6 Novembre 2025

Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées, a lancé une alerte claire lors de son audition parlementaire autour du budget 2026 : la France doit se préparer à un choc avec la Russie dans un horizon de trois à quatre ans. Il décrit une Russie décomplexée, disposant de capacités renouvelées, qui pourrait tester la résolution européenne. Face à ce scénario, l’effort budgétaire pour la Défense et la modernisation des forces deviennent une priorité.



Un horizon de choc et une menace russe renouvelée

Le chef d’état-major des Armées alerte : un choc avec la Russie est possible d’ici trois à quatre ans. Une montée en puissance de la Défense française s’impose pour répondre à cette menace. Capture d'écran YouTube

Durant son audition à l'occasion de l'examen du plan de loi de finances 2026, le chef d’état-major a fixé un cap inhabituel : il estime que la France doit être prête à un affrontement direct avec la Russie dans "trois à quatre ans". Selon lui, la Russie perçoit l’Europe comme faible, ce qui renforce la probabilité d’un test. L’analyse repose sur une trajectoire de provocations russes : après la Géorgie (2008), la Crimée (2014) et l’Ukraine (2022), aucune volonté de freiner n’est apparente.Ce constat impose à la France, selon Fabien Mandon, de "ne pas se faire surprendre" et d’anticiper une montée en intensité.

Dans ce contexte, l’accent est mis non sur une guerre imminente mais sur une phase de préparation : la Russie pourrait choisir un moment opportun, et les démocraties européennes doivent rester vigilantes. Le général met en garde contre une "forme de test", une attaque hybride ou plus classique, qui pourrait précéder un vrai conflit. Pour la France, cela signifie que la Défense ne doit plus uniquement être tournée vers l’opérationnel – elle doit penser l’avenir, les équipements, les ressources humaines et la logistique.


Quelles implications pour la Défense française ?

Pour répondre à cette menace, la France accroît ses moyens. Le budget 2026 prévoit une hausse significative des crédits, ce qui reflète cette priorité. L’effort vise à renforcer les capacités de haut niveau : dissuasion nucléaire, drones, munitions, entraînements intensifiés sont autant d’axes identifiés. Parallèlement, il est souligné que la posture française reste crédible sur le plan de la dissuasion : la France dispose d’ores et déjà des moyens pour faire face.

Mais au-delà de l’arsenal, c’est le facteur humain et la résilience des forces qui sont mis en avant : conditions de vie, entraînement, disponibilité des munitions, couverture des familles. L’effort de modernisation passe aussi par là.
Enfin, la planification doit s’ajuster à l’urgence de la « fenêtre des trois-quatre ans ». Les décisions prises aujourd’hui auront un impact direct sur la capacité à répondre à un conflit contre la Russie.


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