L’offensive conjointe d’Anduril et HD Hyundai vers le futur programme autonome de l’US Navy



Publié par La Rédaction le 17 Novembre 2025

Un prototype construit en Corée du Sud, une montée en cadence prévue aux États-Unis et une ambition claire : se positionner au cœur de la prochaine génération de navires sans équipage de la marine américaine. La coopération entre Anduril Industries et HD Hyundai Heavy Industries marque une étape décisive dans la transformation industrielle et technologique de la guerre navale.



Un partenariat stratégique tourné vers le programme US de navires autonomes

image ENDERI

L’annonce du partenariat entre Anduril Industries, acteur américain disruptif de la défense fondé en 2017, et HD Hyundai Heavy Industries, premier constructeur naval mondial, confirme la volonté des deux groupes de s’imposer comme candidats majeurs au futur programme de navires de surface autonomes de l’US Navy. Le projet repose sur une nouvelle classe de plateformes modulaires capables de remplir des missions de renseignement, de surveillance, de guerre électronique ou encore de frappe selon les charges utiles embarquées. L’objectif est d’offrir à la marine un navire flexible, reconfigurable rapidement et compatible avec l’approche ouverte privilégiée par les autorités américaines pour accélérer l’innovation.
 

Selon les informations publiées par Breaking Defense, le premier prototype est assemblé en Corée du Sud, sur les chantiers de HD Hyundai. Cette phase permet d’intégrer les systèmes de propulsion, les architectures électriques, ainsi que les fonctions d’automatisation nécessaires au pilotage autonome. Le partenariat vise directement la compétition pour le Modular Attack Surface Craft, MASC, la nouvelle famille de navires autonomes destinée à constituer un pilier de la flotte sans équipage américaine. La marine n’a pas encore attribué de contrat et l’approche reste ouverte, laissant à Anduril la possibilité d’imposer son modèle dans une compétition qui devrait s’intensifier dans les années à venir.
 

L’accent mis par Anduril sur l’architecture logicielle, la fusion de données et l’autonomie décisionnelle complète s’inscrit dans une logique constante de l’entreprise : introduire sur le marché naval les mêmes ruptures que dans les systèmes aériens sans équipage, domaine où elle a déjà bousculé les acteurs traditionnels.


Un pari industriel : produire des drones navals en volume aux États-Unis

Bien que le premier exemplaire soit construit en Corée, Anduril prévoit que l’assemblage, l’intégration système et les essais des unités destinées au marché américain soient réalisés aux États-Unis. L’entreprise a ainsi investi dans la remise en service d’un site naval historique à Seattle, présenté comme un futur centre de production pour ces nouveaux navires autonomes. Cette démarche vise à réindustrialiser localement une partie de la filière navale, alors que la fermeture progressive des chantiers civils américains inquiète le Pentagone depuis plusieurs années.
 

La stratégie répond aussi à l’urgence exprimée par les responsables de la marine : disposer de plateformes autonomes produites en volume, réparables rapidement et conçues dès l’origine pour une large gamme de missions. Dans cette perspective, l’association entre l’expertise industrielle massive de HD Hyundai et les technologies logicielles d’Anduril apparaît comme un atout compétitif. Elle permet de combiner rapidité de développement, maîtrise des coûts et robustesse industrielle.
 

Pour HD Hyundai, ce partenariat s’inscrit dans une volonté accrue d’élargir sa présence dans la base industrielle de défense américaine, après plusieurs initiatives de coopération dans le secteur naval. Pour Anduril, il s’agit d’un nouveau terrain de compétition face aux géants traditionnels du naval militaire. L’US Navy attend de ces programmes autonomes une transformation structurelle de sa flotte. En s’alignant précocement sur ces attentes, Anduril et HD Hyundai cherchent à se positionner comme les architectes de cette mutation stratégique.


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