L’armée française face à la Russie : préparation à un possible choc d’ici trois à quatre ans



Publié par Jean-Baptiste Le Roux le 23 Octobre 2025

Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées françaises, a déclaré que l’Armée française doit se préparer dès maintenant à un possible choc militaire avec la Russie dans les trois à quatre prochaines années. Face à une menace "réelle et croissante", il estime que la France doit renforcer son dispositif de Défense et se donner les moyens d’une réponse crédible.



Un horizon d’affrontement anticipé

Le chef d’état-major alerte : l’Armée française doit anticiper un affrontement avec la Russie d’ici trois à quatre ans. Nous faisons le point sur les enjeux stratégiques et les efforts de Défense engagés. Defense.gouv
La Russie est aujourd’hui perçue par les autorités françaises comme un acteur susceptible de conduire un conflit direct sur le continent européen. Le chef d’état-major a exprimé que l’Armée française doit être prête "à un choc dans trois, quatre ans", ce qui fait de cet horizon un jalon stratégique. Il a notamment indiqué que ce choc pourrait être "une forme de test" — déjà parfois visible sous des formes hybrides — ou "quelque chose de plus violent".

Cette projection d’un affrontement n’est pas un simple exercice intellectuel : elle découle de l’analyse de l’évolution des forces russes, de leur posture et de la perception qu’elles ont d’une Europe affaiblie collectivement. Dans ce contexte, l’Armée française est incitée à ne plus se contenter d’opérations extérieures ou de missions de maintien de la paix, mais à se positionner pour une confrontation potentielle de haute intensité.

Les exigences d’une montée en puissance de l’Armée française

Pour répondre à cette menace anticipée, l’Armée française doit opérer une profonde montée en puissance de ses capacités. Elle doit être capable de dissuader, mais aussi de riposter dans un scénario de confrontation directe. Le général Mandon a souligné que la France dispose objectivement de supériorités — démographiques, industrielles, économiques — sur la Russie, mais que la détermination et la visibilité de l’effort sont essentielles pour faire pencher la balance.

Le projet de budget de la Défense pour 2026 prévoit une hausse notable (portée à 57,1 milliards d’euros), ce qui correspond à un effort de 2,2% du PIB. Cet effort budgétaire vise à consolider les moyens opérationnels, l’entraînement, les munitions et l’équipement.  Parallèlement, le général a insisté sur la nécessité de renforcer la réserve afin de gagner en résilience. Il évoque un double impératif : améliorer les capacités matérielles et adopter une culture militaire offensive et agile. Ainsi, l’Armée française n’est plus seulement dans un schéma de projection à l’étranger, mais anticipe un retour possible du conflit sur le sol européen ou dans ses zones d’influence.

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