Israël : l’Union européenne veut utiliser l’arme économique



Publié par Adélaïde Motte le 16 Septembre 2025

Face à la guerre à Gaza et aux violences de colons en Cisjordanie, l’Union européenne annonce un durcissement inédit contre Israël. Bruxelles mise sur l’arme économique, en ciblant des ministres extrémistes et en remettant en cause un accord commercial clé, pour tenter d’infléchir la stratégie israélienne.



Pression économique pour contrer Tel-Aviv

Le 10 septembre 2025, Ursula von der Leyen a présenté un projet de sanctions économiques contre Israël. L’Union européenne prévoit de sanctionner des ministres jugés extrémistes et certains colons violents, tout en gelant plusieurs financements européens. Plus marquant encore, la Commission propose de suspendre partiellement l’accord d’association UE-Israël, en vigueur depuis 2000 et garantissant des avantages tarifaires au commerce bilatéral.

Cette décision illustre un basculement stratégique. Jusqu’ici cantonnée aux condamnations diplomatiques et au soutien humanitaire, l’UE entend désormais transformer son poids économique en levier d’influence. Avec 42,6 milliards d’euros d’échanges commerciaux en 2024, le partenariat représente un axe vital pour Israël. La remise en cause de cet équilibre, même partielle, vise à peser directement sur les choix politiques et militaires de Tel-Aviv.

Une stratégie européenne à portée militaire indirecte

Ces sanctions divisent les Vingt-Sept. Si l’Irlande, l’Espagne ou la Suède poussent pour un durcissement, l’Allemagne, la Hongrie et la République tchèque redoutent une rupture stratégique avec Israël. Obtenir une majorité qualifiée pour suspendre les avantages commerciaux reste un défi politique, mais Bruxelles veut afficher une fermeté inédite.

L’impact dépasse le seul champ économique. Israël est un fournisseur important en matière de drones, de systèmes de surveillance et de cybersécurité pour plusieurs États européens. En conditionnant ses partenariats économiques au respect du droit international, l’Union européenne envoie un signal clair : la coopération militaire et technologique ne peut être dissociée des valeurs politiques qu’elle défend.

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