Un archipel sans armée devenu centre névralgique
L’Islande n’a ni force aérienne, ni troupes permanentes, et dépend exclusivement de ses partenaires de l’OTAN pour sa défense. Depuis la fin de la guerre froide, les États-Unis avaient maintenu une présence militaire sur la base de Keflavik jusqu’à leur retrait en 2006. Dès 2008, l’Alliance a instauré une mission spécifique pour compenser cette absence : l’Icelandic Air Policing. Les rotations, d’une durée de trois à quatre semaines, sont désormais assurées plusieurs fois par an par différents pays membres, notamment pour surveiller les mouvements suspects autour du GIUK, zone clé entre Atlantique Nord et mer de Norvège, propice aux interférences militaires russes selon Wikipedia (publié la semaine dernière).
Cette posture défensive s’est renforcée face à l’intensification des activités militaires russes dans les zones arctiques. La singularité insulaire de l’Islande, située entre l’Amérique du Nord et l’Europe, en fait un maillon vital pour la dissuasion aérienne.
Des F‑16 belges en première ligne du dispositif de défense
Le 15 août 2025, quatre chasseurs F‑16 AM belges, accompagnés d’environ cent militaires, ont atterri sur la base de Keflavik. Ce déploiement vise à surveiller et intercepter tout appareil hostile ou inconnu évoluant dans la zone aérienne islandaise.
Cette contribution marque un engagement accru de la Belgique, dont l’implication a été qualifiée d’« évolutive » par Army Recognition, qui évoque « la présence de quatre F‑16AMs et une centaine de militaires en Islande ». Le GIUK, axe clé du passage des sous-marins russes vers l’Atlantique, fait l’objet d’une attention particulière. La mission belge s’inscrit dans une stratégie de protection collective visant à renforcer les capacités de réaction rapide de l’OTAN en Arctique et en Europe du Nord.
Dans ce cadre, d’autres nations se préparent également. Ainsi, la Escuadrilla Ala 15 espagnole a annoncé en juillet 2025 qu’elle enverrait six chasseurs EF‑18A+ en Islande, selon AvionsLegendaires.net. Cette présence croissante reflète la volonté des États européens de mieux coordonner leurs armées pour protéger le flanc nord de l’Alliance.
L’UE s’invite dans la défense de l’Islande
Parallèlement à l’engagement otanien, l’Union européenne a officialisé, le 17 juillet 2025, l’ouverture de discussions avec Reykjavik sur un partenariat en matière de défense. « Nous coopérerons plus étroitement sur la réponse aux menaces hybrides, la protection civile et les communications sécurisées », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans un communiqué repris par Euronews. Ce partenariat, inédit entre l’UE et un État non membre mais étroitement lié via l’espace économique européen, vise à formaliser une coopération face aux menaces cybernétiques, aux crises civiles et aux pressions géopolitiques.
La Première ministre islandaise, Kristrún Frostadóttir, a souligné de son côté l’intérêt stratégique de ce rapprochement : « Il est très important pour nous de montrer que nous pouvons coopérer en matière d’infrastructures critiques, de protection civile, d’investissements de défense à double usage, ce qui inclut également les menaces hybrides et cybernétiques », selon Euronews.
Enfin, von der Leyen a précisé que l’Islande pourrait accéder au programme SAFE, qui prévoit jusqu’à 150 milliards d’euros d’investissements annuels en matière de sécurité et de défense sur le continent. « Avec cet accord, vous aurez accès à notre projet SAFE, qui investit environ 150 milliards d’euros par an dans la sécurité et la défense », a-t-elle déclaré. Ce soutien vise à renforcer la résilience de l’Islande, notamment dans la surveillance satellitaire et la sécurisation des réseaux.