Espionnage, cyberattaques, patrouilleurs… nouveaux défis dans l'espace pour la France dès 2025



Publié par Alix de Bonnières le 20 Juin 2025

Au Salon du Bourget, le ministère des Armées a souligné une mutation majeure : l’espace devient un théâtre de combat incontournable. Depuis plusieurs années, Paris doit faire face aux attaques – espionnage, cyberintrusions, interférences avec satellites – qui menacent sa souveraineté. Dès aujourd’hui, une réponse ciblée s’organise, portée par l’armée de l’Air et de l’Espace.



Se défendre face aux attaques venues de l’espace

Le domaine spatial n’est plus un lieu purement scientifique ; il est devenu stratégique. Des actes inamicaux : « la révélation en 2019 de l’espionnage d’un satellite franco‑italien par un engin russe », comme le rappelle l'article de defense.gouv.fr, a conduit à une prise de conscience urgente. Par la suite, les menaces se sont accentuées : brouillage de satellites de communication, actions cyber, systèmes antisatellites.

Ces manœuvres visent à fragiliser la posture stratégique nationale, ciblant les capacités d’observation, de communication et de dissuasion, comme l’illustre le suivi intensif des constellations militaires (Ceres, Syracuse, CSO) pour maintenir l’autonomie d’observation.

L’armée de l’air et de l’espace renforce ses capacités pour se défendre

Le ministère des Armées a structuré une réponse offensive et défensive. D’abord, par la création du Commandement de l’Espace (CDE) en septembre 2019, rattaché à l’armée de l’Air et de l’Espace. D’ici 2025, son nouveau siège à Toulouse accueillera quelque 500 personnes, soit + 40 % d’effectif comparé à 2019, comme l'explique defense.gouv.fr.

Deux axes  se dessinent dans le système de défense : des capacités opérationnelles spatiales et une posture civile-militaire. Le programme YODA (« Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile »), démonstrateur de satellites patrouilleurs en orbite géostationnaire, vise à détecter, identifier et protéger les satellites militaires dès 2025. Simultanément, TOUTATIS (Test en Orbite d’Utilisation de Techniques d’Action…) testera des actions actives en orbite basse.

Le système d’information opérationnel Astreos doit assurer le contrôle en temps réel des plateformes spatiales, fondant la capacité de commandement et de combat interarmées. Enfin, la loi de programmation militaire 2024‑2030 consacre 6 milliards d’euros à l’espace, dont de nouveaux satellites d’observation, des patrouilleurs, des lasers orbitales et des postes sol-laser (BLOOMLASE, FLAMHE).

De nouveaux dispositifs face aux menaces

À partir de 2025, plusieurs mesures seront effectives toujours selon les informations de defense.gouv.fr. Premièrement, des sièges et effectifs du CDE seront opérationnels : centre névralgique de la défense spatiale. Deuxièmement, le lancement du démonstrateur YODA en orbite géostationnaire aura lieu, permettant une nouvelle posture de dissuasion et d’intervention au-delà des risques cyber et espionnage.

Troisièmement, mise en service de TOUTATIS, annoncé en septembre 2024 et nouveau moyen d’action active sur les satellites suspects en orbite basse.
Quatrièmement, déploiement d’Astreos pour centraliser la communication spatiale et coordonner les capacités entre les milieux air, mer, sol et espaceCinquièmement, investissements dans Ariane 6 et CSO‑3 garantissent une souveraineté de mise en orbite et une précision d’observation renforcée.

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