L’article publié le 17 octobre 2025 par National Defense Magazine révèle que la Chine a enregistré une augmentation de plus de 30 % de ses lancements spatiaux en 2025 par rapport à 2024. [nationaldefensemagazine.org]urlblank:https://www.nationaldefensemagazine.org/articles/2025/10/17/china-seeks-to-dominate-space-in-era-of-unmanaged-competition Le nombre de charges utiles livrées en orbite a pratiquement doublé depuis l’année précédente, et ce, alors que Pékin initie non pas un mais deux méga-constellations de satellites en orbite basse, inspirées du système américain Starlink.
Dans un environnement où l’espace devient un « domaine de guerre », la Chine a officialisé ce statut dès 2015. Neuf ans plus tard, elle crée sa propre force spatiale, la People’s Liberation Army Aerospace Force, et adopte un plan stratégique de développement spatiale national en octobre 2024, visant notamment à « surpasser les États-Unis dans le domaine spatial et devenir la puissance spatiale mondiale », selon le général B. Chance Saltzman.
Parmi les avancées concrètes de la Chine, on note l’entrée en orbite moyenne (MEO) de satellites de télédétection avec le système Yaogan‑45, lancé en septembre 2025 et positionné à environ 2 000 km d’altitude, ce qui constitue une première pour Pékin. Un autre domaine d’inquiétude est la ravitaillement en orbite. En effet, deux satellites expérimentaux chinois, Shijian‑21 et Shijian‑25, ont récemment été rapprochés dans l’espace géostationnaire pour des essais de manœuvres de ravitaillement.
Pour la Space Force américaine, ces évolutions rapides posent de sérieux défis. Le brigadier-général Brian Sidari déclare que « la Chine a avancé ses développements pour nous contrer avant même que nous ne portions attention ». Le sergent-major conseiller, Ron Lerch, avertit que l’absence de cadre international contraignant, depuis le traité de 1967 sur l’espace extra-atmosphérique, rend la compétition « non gérée » et expose à des escalades inattendues.
Cette période d’« unmanaged competition » reflète un nouvel âge spatial où les acteurs peuvent rivaliser sans réelle supervision partagée. Pour les États-Unis, la réponse est double : maintenir une supériorité technologique tout en incitant à la stabilité et à la responsabilité dans l’espace. Le général Sidari précise qu’il faut « poser un dilemme global à la Chine, puis la forcer à réagir ».
Du côté économique et industriel, l’essor chinois suscite des répercussions. Les entreprises américaines et alliées sont appelées à accélérer la cadence pour ne pas être dépassées dans un domaine où les coûts d’entrée et les retours à court terme modifient le paysage. D’autant plus que les communications, la navigation et le positionnement — clés des armées modernes — deviennent des terrains de rivalité ouverts. La Chine, forte de son étude approfondie des capacités américaines, a compris qu’elle devait les maîtriser pour réussir ses ambitions.
En conclusion, cet article montre que la Chine n’est plus un simple challenger : elle a amorcé une stratégie délibrée pour remodeler l’équilibre spatial global. Les États-Unis, s’ils conservent des atouts, doivent faire face à une dynamique où la course ne se joue plus seulement dans le ciel mais sur l’orbite. Le temps leur est compté.