Emploi : le chômage repart à la hausse au troisième trimestre 2025 malgré un repli au printemps



Publié par Paolo Garoscio le 28 Octobre 2025

Depuis janvier 2025, le chômage augmente en France. Après un bond historique en début d’année, une baisse fragile au printemps et une nouvelle progression à l’automne, les données de la Dares et de France Travail révèlent une évolution en dents de scie qui interroge la solidité du marché de l’emploi.



Premier trimestre 2025 : un début d’année sous tension

Dès les premiers mois de l’année, le chômage s’envole. En moyenne sur le 1ᵉʳ trimestre 2025, 5 738 100 personnes sont inscrites à France Travail dans les catégories A, B et C, selon la Dares (publication du 28 avril 2025). Parmi elles, 3 408 100 sont totalement sans activité (catégorie A) et 2 330 000 exercent une activité réduite. Sur le trimestre, la hausse atteint +4,5 % (+246 400 inscrits) et +6,4 % sur un an. Pour la seule catégorie A, la progression est encore plus spectaculaire : +8,7 % sur le trimestre, soit +273 100 personnes supplémentaires.

Ces chiffres traduisent une montée brutale de la demande d’emploi, liée à une conjoncture économique ralentie et à une transformation progressive du système d’accompagnement. Le marché du travail français entame ainsi 2025 dans un climat de tension croissante, marqué par une hausse nette du chômage et une fragilité de l’emploi.
 

Deuxième trimestre 2025 : une baisse apparente, trompeuse sur le fond

Au printemps, les données de la Dares laissent entrevoir une respiration. En moyenne sur le 2ᵉ trimestre 2025, 5 612 100 personnes sont inscrites à France Travail dans les catégories A, B et C, soit une baisse de -2,2 % par rapport au trimestre précédent. Les inscrits sans activité (catégorie A) reculent à 3 212 400 (-2,4 %), tandis que ceux en activité réduite (catégories B et C) sont 2 399 700 (-1,9 %).

Pourtant, la Dares nuance fortement cette amélioration : une partie de la baisse s’explique par des effets de réforme et non par une amélioration du marché de l’emploi. Le décret renforçant les sanctions en cas de non-actualisation et la modification des processus d’inscription ont mécaniquement réduit les radiations.

Autrement dit, le recul du chômage observé au deuxième trimestre relève davantage d’un ajustement administratif que d’une baisse durable. Les tendances sous-jacentes restent orientées à la hausse, notamment pour les jeunes demandeurs d’emploi et les publics précarisés.
 

Troisième trimestre 2025 : la remontée du chômage s’installe

À l’automne, la situation se dégrade à nouveau. Selon la Dares, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un travail (catégories A, B, C) atteint 5 698 300 en moyenne sur le 3ᵉ trimestre 2025. Parmi eux, 3 263 500 sont sans emploi (catégorie A) et 2 434 900 ont une activité réduite (catégories B et C). Sur le trimestre, la hausse est de +1,5 % (+86 200 personnes) et de +5,3 % sur un an. Pour la seule catégorie A, elle atteint +1,6 % (+51 100 personnes) et +7,6 % sur un an.

La Dares souligne que, même en neutralisant les effets d’inscriptions automatiques de nouveaux publics (bénéficiaires du RSA, jeunes en parcours), la hausse demeure réelle : +0,7 % sur le trimestre et +6,3 % sur un an. Ce rebond confirme que la baisse du deuxième trimestre n’était qu’un répit. La demande d’emploi repart à la hausse et concerne désormais l’ensemble du territoire. En élargissant aux catégories A à E, le nombre d’inscrits atteint 6 445 600 (+1,5 % sur le trimestre).

 

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