Égypte : l’armée française suspectée d’avoir aidé à traquer des civils



Publié par le 25 Novembre 2021

Un article du média d’investigation Disclose révèle que la France aurait aidé l’Égypte à traquer non pas des terroristes, mais des civils suspectés de contrebande, à la frontière libyenne. Une traque qui aurait conduit à 19 bombardements égyptiens.



La France mise en cause dans le cadre d'un accord secret avec l'Égypte

Armée de l'air et de l'espace
L’accord signé entre la France et l’Égypte était secret. Il ne l’est plus. En 2016, les deux États s’entendent pour lancer une opération baptisée Sirli. L’objectif de cette opération militaire conjointe était alors de détecter la présence de groupes terroristes le long de la frontière entre l’Égypte et la Syrie. Pour cela, la France mettait alors à disposition un avion espion ainsi que plusieurs analystes. Cette équipe française a alors intercepté de nombreuses conversations dans la zone, dans l’objectif d’évaluer la menace terroriste.

D’après une enquête du média d’investigation Disclose, les Français auraient rapidement réalisé que les informations communiquées à l’Égypte auraient surtout servi à cibler des civils suspectés de contrebande. Pire, ces informations auraient servi aux forces égyptiennes pour mener pas moins de 19 bombardements.

Florence Parly demande l'ouverture d'une enquête

La réaction du ministère des Armées français ne s’est pas fait attendre. Florence Parly a en effet demandé l’ouverture d’une enquête. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a précisé que cette enquête portait sur deux points. Tout d’abord, la violation du secret de la défense nationale. Et ensuite, la vérification que les règles fixées dans le cadre de cette coopération, aient bien été respectées.

Le porte-parole du gouvernement a bien évidemment rappelé que "les problématiques domestiques sans rapport avec la lutte contre le terrorisme n’entrent aucunement dans le champ" de la mission Sirli. Il n’empêche que la position de la France dans cette affaire est délicate. En voulant se défendre de toute ingérence dans les affaires politiques de l’Égypte, l’Hexagone pourrait bien perdre l’un de ses plus gros clients en matière de ventes d’armes.

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