Drones non identifiés survolent une centrale nucléaire japonaise : enquête ouverte



Publié par Jehanne Duplaa le 29 Juillet 2025

Une alerte brève, trois objets volants non identifiés et une centrale nucléaire sous tension. Ce qui s’est passé à Genkai, au Japon, continue d’interroger les autorités.



Le samedi 26 juillet 2025, aux environs de 21 heures, trois drones ont été observés en vol stationnaire ou furtif au-dessus du périmètre de la centrale nucléaire de Genkai, dans la préfecture de Saga, au sud-ouest du Japon. Une intrusion aérienne jugée grave, immédiatement signalée à l’Autorité de régulation nucléaire (NRA) et à la police. L’événement, bien que sans conséquence matérielle apparente, soulève de multiples interrogations.

Drones au-dessus de Genkai : une intrusion préoccupante

Selon les informations de BFMTV et de The Japan Times, l’alerte a été donnée par l’opérateur du site, Kyushu Electric Power Co., qui a constaté la présence de trois engins volants dans l’espace interdit autour de l’installation. Le survol de sites nucléaires est strictement prohibé au Japon.

Aucune panne ni fuite radioactive n’a été observée. The Japan Times rapporte la déclaration suivante : « Aucune anomalie, telle qu’une fuite de matières nucléaires, n’a été détectée dans la centrale. »


Aucun auteur identifié, aucune revendication

À l’heure actuelle, ni le ou les auteurs de cette intrusion, ni leurs motivations n’ont pu être établis. CNEWS cite un représentant des forces de l’ordre : « La police ignore l'identité du ou des pilotes de ces engins ainsi que l'objectif de cette intrusion », a déclaré Masahiro Kosho, porte-parole de la police préfectorale de Saga.

Aucun drone n’a été récupéré sur place, et aucune revendication n’a été formulée, selon les trois sources françaises. L’enquête reste ouverte et l’Autorité de régulation nucléaire a classé l’incident comme suffisamment sérieux pour être notifié officiellement.


Une centrale à haute sensibilité stratégique

La centrale de Genkai dispose de quatre réacteurs. Les deux premiers sont en cours de démantèlement, tandis que les unités 3 et 4 demeurent actives. D’après The Japan Times, le réacteur numéro 4 devait être mis à l’arrêt dès le lendemain des faits pour une opération de maintenance planifiée. Aucun impact sur ce calendrier n’a été annoncé.

Cet incident survient dans un contexte national marqué par une attention renforcée sur la sécurité nucléaire. Depuis l’accident de Fukushima en mars 2011, la société civile et les pouvoirs publics surveillent de très près la moindre anomalie autour des installations nucléaires.


L’ombre des failles dans la défense aérienne

La question de la protection des sites sensibles contre les intrusions aériennes refait surface. Malgré la multiplication des systèmes dits "anti-drones", leur efficacité semble limitée. Aucun des engins repérés n’a pu être intercepté. La NRA, citée par Le Figaro, indique simplement : « Aucun drone n’a été retrouvé à l’intérieur du périmètre de la centrale. »

L’absence d’interception directe interroge sur les moyens technologiques à disposition et sur les lacunes persistantes en matière de sécurisation aérienne, notamment face aux dispositifs miniaturisés.


Trois drones, zéro réponse : les failles du bouclier nucléaire japonais

Aucune fuite radioactive, aucun dégât matériel, aucun suspect. Et pourtant, l’affaire de Genkai résonne comme un avertissement. Le survol de cette centrale par des drones non identifiés démontre la vulnérabilité résiduelle des installations nucléaires, malgré un arsenal réglementaire et technique renforcé. Pour l’instant, les autorités japonaises cherchent toujours qui, pourquoi, et comment trois drones ont pu approcher l’un des sites les plus sensibles du pays sans être neutralisés.

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