DroneHammer : le missile antidrone allemand réussit ses premiers essais



Publié par Alix de Bonnières le 19 Aout 2025

Le 18 août 2025, la société allemande Skylance GmbH a confirmé la réussite de ses premiers essais en vol du missile antidrone DroneHammer, une avancée majeure dans la lutte antidrone. Ce missile, au cœur de la lutte contre les drones et antidrones, symbolise la montée en puissance de l'industrie allemande dans la défense.



Des caractéristiques techniques poussées

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Pensé pour l’interception de drones légers, le DroneHammer repose sur une architecture simple, mais redoutablement efficace. Il est doté d’un autodirecteur optique qui guide le projectile vers sa cible avec une grande précision. L’ogive fonctionne à partir de CO₂ compressé, générant une décharge fragmentaire d’une portée estimée à 10 mètres, comparable à un tir de fusil de chasse, comme le précise dev.ua. Le missile est conçu pour être adaptable à plusieurs configurations de lancement. Il peut être tiré depuis une épaule, une plateforme au sol ou même un drone intercepteur, ce qui lui confère une flexibilité tactique inédite.

Selon dev.ua, sa portée efficace dépasse les 600 mètres, un atout non négligeable dans les environnements opérationnels dynamiques. La version actuellement testée, baptisée Mk2, pèse seulement 700 grammes. Elle mesure 70 centimètres de long pour un diamètre de 70 millimètres, mais Skylance prévoit de réduire ces dimensions à 60 cm pour un diamètre équivalent à 60 mm, afin d’optimiser la maniabilité (Defence‑UA, 17 août 2025).

Excellence des performances opérationnelles

La véritable force du DroneHammer réside dans son temps de réaction et sa vitesse d’interception. Propulsé par un moteur-fusée à propergol solide, il dépasse les 500 km/h en vol, ce qui lui permet de frapper une cible dans un laps de temps estimé à 3 secondes, comme le rapporte Opex360. Cette performance en fait une arme de très courte portée, mais parfaitement adaptée à l’interception de menaces rapides et à faible altitude. En termes d’efficacité, le DroneHammer vise essentiellement les cibles appartenant à la classe 1 des UAV, soit des drones pesant moins de 25 kilogrammes.

Cette orientation stratégique a été confirmée par Defence‑UA le 17 août 2025, malgré le fait que la classification OTAN pour cette catégorie peut s’étendre jusqu’à 150 kg. À travers cette conception ciblée, Skylance entend combler une faille dans les systèmes de défense conventionnels, souvent inadaptés à ce type de menaces de faible gabarit. La complémentarité avec d'autres systèmes plus lourds permettrait alors une stratification complète de la bulle antidrone.

Une cible privilégiée : les drones de petite taille

Sur un marché en pleine mutation, marqué par la prolifération de drones civils militarisés ou artisanaux, Skylance mise sur un missile à la fois léger, rapide et surtout économique. La société allemande affirme que la production en série du DroneHammer coûtera seulement quelques milliers d’euros par unité, selon les informations de Opex360. Cette estimation reste encore imprécise, mais elle souligne la volonté de proposer une solution financièrement viable pour les forces armées européennes et leurs partenaires. La nature « low-cost » du missile s’appuie sur l’emploi de composants industriels simples, voire non conventionnels, sans pour autant sacrifier la performance.

Le programme, toujours en cours de développement, devrait atteindre sa phase finale d’industrialisation au premier trimestre 2026, selon les précisions de Defence‑UA (17 août 2025). En attendant, les essais se poursuivent, et les premières démonstrations réalisées en conditions réelles se sont révélées concluantes. Comme l’a indiqué Skylance GmbH sur LinkedIn : « Nous sommes fiers d’annoncer l’un des premiers tests en conditions réelles réussis de notre missile intercepteur de drones DroneHammer. Cette étape importante nous rapproche de la fourniture d’une solution rapide, fiable et évolutive pour la défense antidrone de nouvelle génération ».

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