Dôme d’or : un bouclier antimissile à 175 milliards pour les USA



Publié par François Lapierre le 18 Aout 2025

Mi-août 2025, fuites, briefings et événements à Huntsville (Alabama) ont précisé les contours du Dôme d’or, le projet militaire de bouclier antimissile voulu par Donald Trump pour les Etats-Unis. Selon des diapositives gouvernementales présentées à l’industrie, l’architecture du Dôme d’or comprend quatre couches, dont une spatiale, et un coût agrégé estimé à 175 milliards de dollars, relaye Reuters



Dôme d’or : quatre couches de sécurité antimissile

Dans sa configuration de référence, le Dôme d’or combine une couche en orbite – dédiée au repérage, au pistage et, potentiellement, à l’interception – et trois couches terrestres articulant intercepteurs, radars et, possiblement, lasers. L’ensemble implique 11 batteries de courte portée réparties sur le territoire continental, l’Alaska et Hawaï selon Reuters. Pour l’industrie de la défense, le Dôme d’or est un gisement de contrats couvrant la chaîne complète : capteurs orbitaux, liaisons de données durcies, logiciels C2, radars de nouvelle génération, intercepteurs, propulseurs, plateformes d’essais. De facto, ce périmètre pousse les Etats-Unis à mobiliser à la fois les champions historiques et des acteurs duals plus agiles, ce qui ancre le Dôme d’or dans une compétition industrielle large et, cependant, très structurée.

Au sommet, Lockheed Martin est positionné sur l’« upper layer » via le programme Next Generation Interceptor (NGI) et l’architecture GMD, tandis que THAAD et Aegis complètent l’« étage haut ». RTX (Raytheon), Northrop Grumman et Boeing sont cités comme fournisseurs clés pour radars, intercepteurs et systèmes d’intégration.

Par ailleurs, Peraton a fait valoir une approche « system-of-systems integration », Sierra Nevada Corporation s’est alliée à un partenaire sur les capteurs et l’énergie dirigée, et L3Harris a nommé un dirigeant dédié à la stratégie et à l’intégration Golden Dome – autant de signaux qu’un marché concret se forme autour du Dôme d’or malgré la discrétion officielle selon Axios.

Un gros budget pour un projet à court-terme

Le cadrage financier du Dôme d’or s’éclaire : 175 milliards de dollars pour l’ensemble du programme, 25 milliards déjà appropriés par le Congrès dans la loi fiscale et de dépenses de juillet, et 45,3 milliards inscrits dans la demande budgétaire présidentielle 2026. La planification reste toutefois mouvante : « Ils ont beaucoup d’argent, mais ils n’ont pas encore une cible de coût » a déclaré un responsable américain, selon Reuters..
Sur le calendrier, la pression est nette : un premier test majeur du Dôme d’or est visé au quatrième trimestre 2028, selon des informations rapportées par Time s’appuyant sur CNN . Le Pentagone temporise toutefois sa communication : « Il serait imprudent que le Département divulgue davantage d’informations à ce stade », a justifié un porte-parole.
Dans l’intervalle, le général Michael Guetlein (US Space Force) doit, selon le mémo signé par le secrétaire à la Défense, constituer son équipe sous 30 jours à compter de sa confirmation du 17 juillet, livrer une conception initiale sous 60 jours, puis un plan complet sous 120 jours détaillant satellites et stations au sol.
 

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