Des cancers désormais reconnus comme maladie professionnelle chez les pompiers
Cette évolution réglementaire repose sur une modification précise du code de la sécurité sociale. En effet, le décret du 26 décembre 2025 actualise les tableaux n°16 bis et n°30, qui concernent respectivement l’exposition aux produits de combustion et l’inhalation d’amiante. Désormais, plusieurs cancers sont officiellement rattachés à l’activité de pompiers, ce qui change profondément les conditions de reconnaissance en maladie professionnelle. Jusqu’alors, seuls deux cancers figuraient dans ces tableaux : le carcinome du nasopharynx et le carcinome hépatocellulaire, selon l’Agence Anadolu.
Avec ce nouveau texte, des pathologies supplémentaires sont intégrées, notamment les mésothéliomes et les cancers de la vessie. Cette reconnaissance repose sur des expositions répétées et documentées, notamment lors des incendies structurels. Selon France 24, le décret établit un lien direct entre ces cancers et les conditions d’intervention des pompiers, en particulier l’inhalation de fumées toxiques issues de la combustion de matériaux modernes. Ainsi, la notion de maladie professionnelle prend une dimension plus conforme aux réalités opérationnelles.
Cancers, fumées et amiante : des risques connus des pompiers
Depuis plusieurs années, les études scientifiques soulignent l’exposition chronique des pompiers à des substances cancérogènes. Toutefois, malgré ces données, la reconnaissance administrative des cancers comme maladie professionnelle restait limitée. Désormais, le décret prend en compte les multiples voies de contamination. « Ça passe par l’inhalation des fumées d’incendies mais ça peut aussi passer par la peau », a déclaré Norbert Berginiat, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, cité par Mon Assurance Facile.
Cette précision est essentielle, car elle élargit la compréhension du risque. En effet, les pompiers sont exposés non seulement lors des phases d’attaque du feu, mais également lors des opérations de déblai ou de surveillance. Les fumées contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des dioxines et parfois de l’amiante. Or, ces substances sont associées à plusieurs cancers reconnus désormais comme maladie professionnelle, selon France 24. Ainsi, la réglementation rejoint progressivement l’état des connaissances médicales.
Une reconnaissance juridique et sociale pour les cancers des pompiers
Au-delà de l’aspect sanitaire, l’ajout de ces cancers à la liste des maladies professionnelles a des conséquences concrètes. La reconnaissance automatique facilite l’indemnisation et la prise en charge des pompiers malades. « On s’en réjouit : c’est une reconnaissance juridique des expositions professionnelles, et ça concerne aussi nos volontaires », a affirmé Norbert Berginiat. Cette déclaration souligne l’importance sociale de la mesure, notamment pour les pompiers volontaires, longtemps exclus de certaines protections.
En pratique, la qualification en maladie professionnelle permet une indemnisation renforcée, au-delà de la simple prise en charge par l’Assurance maladie. Cette reconnaissance ouvre droit à une meilleure réparation financière et à un suivi médical spécifique. Pour les pompiers confrontés à des cancers graves, cette évolution réglementaire constitue donc un levier essentiel, à la fois symbolique et concret.