Armées françaises : des commandes hors normes pour accélérer le réarmement



Publié par Alix de Bonnières le 7 Juillet 2025

Le ministère des Armées accélère, engage et dépense. À l’ombre des discours officiels, une mécanique budgétaire s'emballe pour rattraper les retards, renforcer les stocks et anticiper les tensions à venir. Mais derrière les chiffres, une stratégie assumée.



Capacités renforcées : des priorités technologiques assumées

Les armées veulent aller vite. Drones, missiles, blindés, satellites : tous les secteurs sont concernés. Parmi les commandes majeures du semestre figurent les études sur le Rafale F5, la production de munitions AASM, la poursuite des programmes de sous-marins Barracuda et la maintenance du réseau satellite SYRACUSE. « En six mois, les paiements réalisés atteignent déjà 12 milliards d’euros, soit l’équivalent de toute l’année de programmation militaire 2019 », souligne le ministère dans son communiqué du 3 juillet 2025.

Le budget Défense voté pour 2025 atteint 50,5 milliards d’euros, en hausse de 7 % par rapport à 2024. Une progression qui bénéficie quasi exclusivement aux équipements, passés de 28 à 31 milliards. Le gouvernement assume ce choix. « L’effort engagé depuis 2017 s’intensifie », affirme le ministère, tout en vantant les 268 milliards d’euros prévus pour la période 2024-2030, contre 170 lors de la précédente programmation.

Une industrie mobilisée à marche forcée

Dans les rangs des industriels, les commandes pleuvent. Thales engrange 725 millions d’euros, Dassault Aviation 318, KNDS 300, Naval Group 168, Safran 128. Même les PME sont sollicitées, à hauteur de 300 millions d’euros. De quoi doper une base industrielle de défense (BITD) relocalisée et recentrée sur la souveraineté stratégique. Pour le ministre, il ne s’agit plus seulement d’acheter, mais de produire en France, vite et durablement.

Avec une cadence de commandes annoncée comme « appelée à s’intensifier » d’ici décembre, le ministère veut boucler l’exercice dans les clous de la LPM. Mais à quel prix ? Entre innovation, urgence stratégique et soutien industriel, l’armée semble déjà installée dans une logique d’anticipation permanente. L’économie de guerre n’est plus un mot d’ordre, c’est une méthode.

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