Le 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine – ou 1er RPIMa – est l’un des joyaux de l’armée française. Ses origines plongent dans la Seconde Guerre mondiale, au sein des mythiques Special Air Service (SAS) britanniques. En 1940, après la défaite, certains Français refusent la reddition et rejoignent Londres. Sous les ordres du capitaine Georges Bergé, ils intègrent le 2e SAS, formant les parachutistes français libres. Ces hommes mèneront des opérations d’infiltration, de sabotage et de renseignement derrière les lignes ennemies, notamment lors du Débarquement et de la libération de la France. Leur devise — “Who Dares Wins” (“Qui ose gagne”) — deviendra celle du régiment.
Après la guerre, l’esprit SAS perdure. En 1946, le 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux de Choc voit le jour, avant de devenir successivement le 1er Bataillon Parachutiste d’Infanterie de Marine, puis, en 1960, le 1er RPIMa. Il rejoint finalement Bayonne où il s’installe définitivement. À partir des années 1970, il entre dans la sphère des unités d’élite de l’armée française. En 1992, à la création du Commandement des Opérations Spéciales (COS), il en devient une unité phare, sous la tutelle du Commandement des Actions Spéciales Terre (CAST).
Le 1er RPIMa compte environ 700 militaires, répartis entre un état-major, des compagnies de commandement, de soutien, et surtout des compagnies d’opérations spéciales (COS) spécialisées chacune dans un domaine précis.
1re compagnie SAS : spécialisée dans les techniques rares de la 3e dimension et les actions subaquatiques ou de surface en eaux intérieures ; 2e compagnie SAS : spécialisée dans les milieux extrêmes comme la jungle, la montagne, le grand froid ainsi que dans le sabotage et le franchissement vertical ; 3e compagnie SAS : patrouilles motorisées SAS (PATSAS) spécialisées dans les actions de reconnaissance et de destruction dans la profondeur combinant autonomie et puissance de feu ; 4e compagnie SAS : spécialisée dans la reconnaissance, l’acquisition et l’action autonome dans le milieu urbain avec du renseignement à fin d’action et opérations banalisées à très faible empreinte ; Compagnie de commandement et de logistique : unité de soutien du régiment avec un personnel projetable en opération pour soutenir les groupes d’actions ; Compagnie d’instruction : unité qui assure la formation initiale ainsi que les cursus de formation SAS. Elle dispense les stages de perfectionnement, tireur d’élite, contre-terrorisme, protection rapprochée, etc.
Le régiment entretient des liens étroits avec le 13e RDP et le 4e RHFS, ses partenaires naturels au sein du CAST, ainsi qu’avec les unités alliées de l’OTAN, notamment les SAS britanniques et les Navy SEALs américains, avec lesquels il partage une culture d’efficacité et d’exigence.
L’entraînement y est permanent et intensif : tir de combat, infiltration de nuit, parachutisme opérationnel, escalade, survie, langue, culture et comportement en territoire hostile. Chaque opérateur est formé à penser et agir de manière autonome, en équipes réduites et en territoire ennemi.
Les missions du 1er RPIMa s’inscrivent dans la typologie des opérations spéciales :
Action directe : neutralisation de cibles, libération d’otages, destruction d’infrastructures ennemies, capture de chefs de groupes armés.
Reconnaissance et renseignement : observation, surveillance, cartographie, évaluation d’objectifs, transmission d’informations au COS.
Assistance et formation : appui et entraînement de forces partenaires, notamment dans les opérations de stabilisation ou de contre-terrorisme.
Opérations combinées : intervention en coordination avec d’autres composantes du COS, qu’elles soient terrestres, navales ou aériennes.
Le régiment a été engagé sur de nombreux théâtres d’opérations : Liban, ex-Yougoslavie, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Sahel, Syrie, Irak, entre autres. Au sein de l’opération Sabre, il a joué un rôle clé dans la lutte contre les groupes djihadistes, menant des frappes chirurgicales et des missions de reconnaissance profonde dans des conditions extrêmes.
Son efficacité repose sur trois piliers : la discrétion, la vitesse et la précision. Le 1er RPIMa n’est pas conçu pour tenir le terrain, mais pour créer l’effet décisif au moment critique, avant de disparaître. Ses hommes sont les premiers à entrer, souvent les derniers à sortir.
Héritier d’une tradition née dans la clandestinité et forgé dans la rigueur des guerres modernes, le 1er RPIMa incarne aujourd’hui encore l’esprit des SAS : audace, maîtrise et engagement total. À chaque mission, il confirme ce principe simple, devenu sa devise éternelle : « Qui ose gagne. »