La France frappée en plein cœur
La Brigade anticriminalité de nuit (BAC 75N) est la première à intervenir. Ces policiers, peu équipés pour un tel niveau de violence, pénètrent dans la salle sans attendre les renforts. Dans le hall, un terroriste lance ses sommations envers les policiers de la BAC, mais après quelques échanges de tirs, il actionne sa ceinture d'explosif. Le premier terroriste neutralisé, des dizaines de spectateurs peuvent alors s'enfuir.
L'action des forces d'intervention
Quelques minutes plus tard, la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), dirigée par Christophe Molmy, prend le commandement sur place. Les policiers de la BRI progressent dans les couloirs sombres du Bataclan, au milieu des blessés et des cris. Ils sécurisent étage après étage, jusqu’à localiser les deux derniers terroristes qui retiennent des otages. Le RAID, dirigé alors par Jean-Michel Fauvergue, vient prêter renfort et appuyer l’assaut final. À 0 h 20, la BRI donne l’assaut : les deux djihadistes sont abattus, mettant fin à la prise d’otages.
Le bilan est effroyable : 130 morts et plus de 350 blessés. Mais sans la réactivité des premiers intervenants et la coordination exemplaire entre BAC, BRI, RAID, pompiers et SAMU, le nombre de victimes aurait pu être encore plus lourd.
Cette nuit-là a marqué un tournant. Le plan Orsec Rouge Alpha, déclenché dès les premières minutes, a permis une gestion centralisée des secours et de la sécurité. Dès 2016, la police et la gendarmerie sont rééquipées : fusils d’assaut, gilets pare-balles renforcés, véhicules blindés légers. Les patrouilles Sentinelle, déjà instaurées après les attentats de janvier, deviennent permanentes. Les forces d’intervention multiplient depuis les exercices conjoints et les scénarios d’attentats multi-sites pour renforcer leur réactivité.