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Le gaz de schiste, une question qui divise les Européens




Publié par La Rédaction le 4 Mars 2013

Une nouvelle donne de l'interdépendance énergétique est en train de se dessiner sur le territoire européen grâce à l'exploitation du gaz de schiste. La question divise notablement les gouvernements du vieux continent. Si l'Hexagone reste ferme dans sa position en interdisant pour le moment les exploitations de ce gaz non conventionnel, plusieurs pays du continent se déclarent ouvertement favorables aux tests d'exploration tout d'abord, puis aux forages à terme. Revue en détail des dernières conjonctures du gaz de schiste au niveau des pays européens.



Le gaz de schiste, une question qui divise les Européens
Le gaz de schiste, un enjeu majeur pour réduire la consommation énergétique

Depuis bien longtemps, l'indépendance énergétique est une question essentielle qui inquiète chaque gouvernement des nations européennes, mais aussi du monde entier. Les dernières études ont fait savoir que le gaz de schiste est présent à une échelle considérable dans le sous-sol du vieux continent. Autour de 18 000 milliards de mètres cubes y seraient ainsi renfermés. La production de ce gaz non conventionnel pourrait être un levier qui réduirait en grande partie la dépendance énergétique des pays exploitants. Cette grande question d'ordre économique, stratégique et surtout environnemental amène bon nombre de gouvernements européens à réaliser des menées décisives en vue de légiférer pour l'exploitation de ce fameux gaz de schiste. Mais c'est sans compter sur la mobilisation des environnementalistes qui animent avec grande conviction la protestation contre les extractions du gaz de schiste. Dénommé fracturation hydraulique, le procédé utilisé pour l'extraction du gaz est mis en cause par ces opposants en raison des risques trop élevés qu'il pourrait engendrer sur l'environnement. Parole est donnée à la Commission européenne qui a entamé ses études sur la question.

La fracturation hydraulique pointée du doigt

Un rapport de la Commission européenne publié en septembre a notamment apporté des conclusions sévères quant aux conséquences que pourraient provoquer les exploitations du gaz non conventionnel. Il démontre précisément les méfaits que pourrait provoquer la fracturation hydraulique sur l'environnement et surtout sur la santé. Sans appel, l'impact environnemental d'une exploitation de gaz de schiste en utilisant cette technique est jugé à risque. Parmi les effets néfastes éventuellement liés au processus, le rapport cite notamment une menace élevée de contamination des eaux souterraines et des sols, un épuisement des ressources en eau, des nuisances sonores sans oublier une pollution de l'air. Les exploitations du gaz de schiste seraient également à l'origine d'une perturbation de la biodiversité et d'une occupation démesurée des terres. Très critique envers la fracturation hydraulique, ce rapport de la Commission européenne se veut être le préambule d'une future législation qui n'autorisera l'exploitation du gaz non conventionnel sur le vieux continent que sous des conditions drastiques.

Les pays européens partagés sur la question

À ce jour, les pays du continent intéressés par l'exploitation du gaz de schiste sont bien plus nombreux que ceux qui y demeurent réticents. Les nations des contrées septentrionales comme la Suède et le Danemark sont favorables au processus. Un peu plus au sud, les Pays-Bas, l'Autriche, la Hongrie et l'Irlande déclarent ouvertement leur attachement à l'exploitation de ce gaz non-conventionnel, et cela, au même titre que la Pologne. Cette dernière, enthousiasmée par les prometteuses évaluations de l'Energy Information Administration américain (EIA) sur les impressionnantes quantités de réserves de gaz enfouies sous son territoire, a d'emblée annoncé qu'elle démarrera son exploitation commerciale dès 2014. L'extraction du gaz de schiste devient une extrême priorité pour le gouvernement polonais qui compte se libérer au plus tôt de sa dépendance gazière envers la Russie.

La fracturation hydraulique, au cœur des débats

Au niveau du Royaume-Uni, la suspension de la fracturation hydraulique a été décidée en raison de secousses sismiques provoquées par l'exploration dans le nord du pays. Des études environnementales sont en cours pour déterminer les conséquences et les risques engendrés par la recherche du gaz non conventionnel sur le sous-sol. L'Allemagne vit également le même contexte que celui qui prévaut outre-Manche, car les travaux d'exploration y sont arrêtés. Pour réaliser des études sur la question, des scientifiques, des politiques et des industriels allemands se sont concertés. Mais, sans attendre les conclusions apportées par cette étude, le ministère allemand de l'environnement préconise d'ores et déjà une législation très stricte pour organiser les éventuelles exploitations. En Bulgarie et en Roumanie, l'interdiction de l'extraction du gaz de schiste est en vigueur. Dans l'Hexagone, les autorités restent intransigeantes face au processus de la fracturation hydraulique. Néanmoins, la porte reste entrouverte, car si d'autres procédés d'extractions du gaz de schiste plus respectueux de l'environnement peuvent être mis en œuvre sur le territoire français, la position des autorités pourrait être révisée.



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