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La deuxième guerre d’Algérie, ou comment contenir le terrorisme islamiste




Publié par Alexandre Perrault le 9 Mai 2017

Les éditions VA Press ont récemment publié "La deuxième guerre d’Algérie, les zones d'ombre de la tragédie des moines de Tibhirine enfin levées", écrit par Yves Bonnet. Un ouvrage sans concession sur un drame et une enquête hors normes, qui ont laissé des cicatrices de part et d'autre de la Méditerranée.



Il y a vingt ans, alors que l’offensive du GIA visant à déstabiliser le gouvernement algérien s’essouffle, éclate la nouvelle d’un odieux attentat commis contre les moines du monastère de Tibhirine, puis, quelques jours plus tard, celle de l’assassinat de l’évêque d’Oran, Mgr Pierre Claverie. Par ces actions sans le moindre intérêt stratégique, les islamistes entendent porter un coup fatal aux relations entre l’Algérie et la France, vitales pour la jeune république. Il s’en faut de peu qu’ils ne parviennent à leurs fins, tant les atermoiements et les réticences françaises s’additionnent. La vérité s’impose cependant de l’entière culpabilité des maquis du GIA, non sans péripéties, et la raison prévaut.

Du moins le croit-on. Car, une dizaine d’années plus tard, alors que l’enquête menée côté français conclut sans la moindre ambigüité à la seule culpabilité des terroristes, une plainte est déposée par deux familles (sur les sept intéressées), ainsi que par un religieux aux motivations obscures. Un juge en mal de notoriété la reprend à son compte, flanqué d’un avocat dont l’algérianophobie est le fonds de commerce. On voit réapparaître des personnages troubles, un ancien agent d’un ancien ministre patron du SAC, des transfuges honteux des services algériens, des journalistes approximatifs, qui avancent la thèse d’une énorme bavure de l’armée algérienne. Ils ne reculent devant rien, calomnient, inventent, font parler les morts, accusent sans preuve ni vraisemblance. Les livres se succèdent, les reportages s’enchaînent, sans autre souci que de « faire de l’argent » d’un drame et du sacrifice des moines qui ne méritent pas tant de malhonnêteté ni de mauvaise foi.

Yves Bonnet connaît bien l’Algérie. Il y a noué de solides amitiés et son sang ne fait qu’un tour de tant de vilenies dans un contexte où, comme tant d’autres, il ose le dialogue interreligieux entre chrétienté et islam. Il a vécu cette période, de près, en ami des services algériens, en parlementaire président du groupe d’amitié France-Algérie. Il reprend cependant le dossier comme s’il ne le connaissait pas, rencontre, interroge, consulte. Et restitue.

Ce livre resitue le drame dans son contexte, celui de la maturation lente et laborieuse d’une république laïque, dont les dirigeants commettent des fautes, oublient parfois leurs principes, pèchent par inexpérience. Mais qui se refusent avec la dernière énergie à perdre les acquis de leur révolution – même si le mot ne plaît pas aux Français – et qui ont, surtout, établi avec l’église catholique d’Algérie, leur église, un dialogue sans faux-semblants ni réticences.

Les imposteurs y reçoivent leur châtiment, les naïfs leur rappel à la vraisemblance et les traitres au respect de ce qu’ils ont naguère adoré. Par-dessus tout, les partenaires d’un dialogue vivant entre croyants et agnostiques y trouvent l’essence de leur communauté, celle de la quête de l’absolu au-dessus des querelles humaines.

Pour commander cet ouvrage, suivre ce lien.
 

Yves Bonnet s’est retiré d’une vie active consacrée au service de l’Etat, comme préfet, et dans le cours de laquelle il a reçu la charge de diriger le contre-espionnage français, puis comme parlementaire. Il est l’artisan de l’expulsion de 47 diplomates soviétiques en 1983, du démantèlement des réseaux terroristes de l’ASALA, de l’ARC, des FARL, mais aussi de l’établissement de relations de confiance avec des services de sécurité comme celui de l’OLP, de la Syrie, de la Sécurité militaire algérienne. Parti volontairement de la vie publique en 2001, il a choisi alors de mener sa propre réflexion sur la sécurité intérieure de la France et commis de nombreux ouvrages, articles et conférences, en France et à l’étranger.

Ce livre est le dernier d’une longue série de contributions, mensuelles dans Djezzaïr, magazine de l’Algérie, livresques avec notamment lettre à une Algérienne, Nucléaire iranien, les otages du Liban, les grandes oreilles du président, télévisuelles dans C’ dans l’air et France24, radiophoniques sur les chaînes publiques algériennes, régulières ou épisodiques dans El Watan, Liberté ou Algérie patriotique. Nul ne peut nier l’ancienneté de ses connaissances ni ses ouvertures dans le monde arabo-musulman.

Rapporteur du budget de la marine à l’Assemblée nationale, il s’est également passionné dans le sillage de Pierre Marie Gallois, père de la bombe française, pour la géostratégie (mission et démission les enjeux stratégiques de la défense de la France) et pour l’Iran auquel il a consacré plusieurs 



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